Orinova et son médicament de bithérapie contre le cancer obtiennent un Grand prix au concours i-Lab 2025

28/10/2025

Groupe de six personnes, hommes et femmes, alignés.
L'équipe de la startup Orinova. Crédit : Orinova.

Des nanoparticules d’or couplées à une molécule de chimiothérapie. Et s’il s’agissait d’une voie d’avenir pour traiter certaines tumeurs solides localisées ? C’est le pari de la startup Orinova, récemment créée sur la technopole, et de son nanomédicament ORI-101. C’est aussi l’avis des jurés de la session 2025 du concours national d’innovation i-Lab, qui lui ont attribué un Grand prix. Cette technologie serait une première en oncologie.

Des nanoparticules d’or pour amplifier la radiothérapie

La startup s’appuie sur dix années de travaux menés autour du glioblastome au sein des unités mixtes de recherche Right et Chrono-environnement11. Cette tumeur cérébrale est très agressive et parmi les plus fréquentes.

« Les nanoparticules d’or (fabriquées en interne, à Besançon, à partir de sels d’or) augmentent fortement l’efficacité des rayons X utilisés lors de la radiothérapie. De plus, elles restent actives dans la tumeur pendant sept jours, ce qui se révèlerait particulièrement adapté à certains protocoles », détaille Jean-Marc Zeil, CEO d’Orinova. Combinées à une molécule de chimiothérapie, elles permettraient ainsi de combattre sur deux fronts le glioblastome.

La première preuve de concept in vivo a montré que les souris auxquelles avait été administré ORI-101 n’ont pas développé de tumeur, contrairement à celles qui n’avaient rien reçu.

« Notre nanocargo pourrait également être utilisé avec d’autres molécules de chimiothérapie pour cibler d’autres cancers. Nous avons déjà des résultats sur le cancer récidivant de la prostate et travaillons aussi sur ceux de la tête et du cou, et du pancréas », poursuit l’entrepreneur.

i-Lab : une subvention et de la visibilité

L’entrée au capital d’Orinova de la SATT Sayens (janvier 2025) « a permis de financer de premiers travaux, mais nous devons aller plus loin », déclare-t-il encore. La pré-clinique nécessiterait un budget de 5 M€, idem pour la clinique de phase I. « Chaque étape suivante coûtera encore plus cher ! »

La subvention de 600 000 € octroyée par l’État dans le cadre du concours i-Lab tombe donc à pic : « Nous avons obtenu le maximum de ce que nous pouvions espérer et être le seul Grand prix en matière de santé en 2025 offre une importante visibilité et un gage de confiance pour de potentiels investisseurs ».

Candidate pour le concours européen EIC Transition, Orinova peut aussi compter sur le soutien régional. Si ce projet, issu des instituts Right et Chrono-environnement (associées à l’Université Marie et Louis Pasteur) et hébergé à TEMIS Innovation, dépasse aujourd’hui les frontières de Besançon, il incarne les compétences locales en matière de medtech-biotech et l’efficience de l’écosystème TEMIS. Être à Besançon permet à l’entreprise d’être à l’interface de beaucoup d’acteurs de la recherche, du transfert technologique et de l’innovation. « C’est un terreau intéressant pour notre cellule R&D. »

Jean-Marc Zeil espère pouvoir lancer une phase d’industrialisation du médicament en 2026. La première injection sur un humain est prévue à horizon 2028.

  1. Recherches menées par Arnaud Beduneau, professeur de pharmacie galénique au sein de l’UMR RIGHT, ainsi que Stéphane Roux et Gautier Laurent, respectivement professeur de chimie et docteur en chimie pour l’UMR Chrono-environnement. ↩︎