Besançon - Boosteur de bonheur

Innoralis et Biotika : focus sur une collaboration entre startup et entreprise universitaire

Le rôle de Biotika® est de favoriser la collaboration industrielle et hospitalière afin d'accélérer la mise sur le marché des produits de santé adaptés aux besoins des cliniciens et des patients. Un rôle que la cellule de pré-incubation a parfaitement joué sur le projet mené par la startup InnOralis. Découverte d’un partenariat gagnant-gagnant, avec le parcours de Quentin Monnot, responsable R&D chez InnOralis depuis 2 ans.

Diplomé ISIFC 2017, il a déjà collaboré au développement de différents projets mêlant orthodontie et savoir-faire ingénieur. En effet, lors de ses études ISIFC en 2016-2017 et en tant que Responsable R&D Biotika®, Quentin et son équipe de deux ingénieures (Marie Dutot et Julia Monnin) ont développé un guide chirurgical dénommé COMPATIKA, afin de faciliter la pose d’implants mandibulaires pour les personnes édentées. Quentin et son équipe ont cherché à résoudre un problème exprimé en 2015 par le Dr Edouard Euvrard, chirurgien-dentiste du service de chirurgie maxillo -faciale du CHU de Besançon, lors du stage hospitalier de Jean-Baptiste Pinloche, étudiant ISIFC. Jean Baptiste avait alors poursuivi les travaux au sein de Biotika® et avait assuré fin 2015 la passation à Quentin Monnot. Ayant été labellisé « jeune étudiant entrepreneur », Quentin a alors pu continuer son travail dans le cadre du projet PEPITE (pôle étudiant pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat).

Biotika®, en tant que cellule de pré-incubation lui a permis de développer son projet personnel de création d’entreprise à son rythme et de rencontrer une start-up incubée à Montbéliard : InnOralis. Les docteurs Jean Gabriel Chillès, Daniel Chillès et Jean-Louis Raymond, les fondateurs d’InnOralis, font alors appel aux services R&D de Biotika®. Quentin est missionné pour le développement de leur produit phare : le Chronomask®. Le projet consiste à repenser la conception et le design des masques orthopédiques de traitement des dysmorphoses de classe III pour n'avoir plus qu'une taille unique, léger, confortable et hygiénique et de l'équiper d'un dispositif électronique de chronométrage permettant de connaître précisément la durée du port du masque par le patient et de favoriser ainsi la réussite du traitement. La structure d’InnOralis n’étant pas encore opérationnelle durant cette mission, Quentin est accueilli en stage de fin d’études pendant 3 mois dans les locaux de l’ISIFC afin d’assurer la partie technique et réglementaire des travaux. En septembre 2017, lors de la création de la société, il est alors engagé par InnOralis en tant que responsable R&D ainsi qu’une autre jeune ingénieure ISIFC, spécialisée en affaires réglementaires et qualité.

Le projet Chronomask® a ainsi abouti et les ventes ont été lancées en mai 2019. Le projet, portant initialement sur un masque et un module électronique, a été amélioré en apportant une touche « connectée » en développant une application smartphone de motivation du patient.

Pour nous faire découvrir son parcours, tant au sein de Biotika® que d’Innoralis, Quentin Monnot s’est prêté au jeu de l’interview auprès de Marianne Josse, actuellement ingénieure Marketing Biotika®.

 

Pourquoi avez-vous été attiré par le domaine du génie biomédical et plus particulièrement par l’orthodontie ?

Le domaine de la santé est un domaine en essor constant, et demandant sans cesse de nouveaux produits ou de nouvelles technologies, afin d’améliorer les soins et la qualité de vie de l’homme. L’ISIFC propose une formation de génie biomédical très complète, en passant par de la R&D mais aussi de la qualité et des affaires réglementaires, c’est pourquoi je me suis tourné vers cette école en sortant de ma classe préparatoire.
Suite à mon expérience chez Biotika® et mon stage de fin d’études pour InnOralis, j’ai vite compris que le domaine dentaire était un domaine très complexe, où l’innovation était incomplète et non évolutive, les produits proposés restant dans une routine sans réelle plus-value et qui n’est pas adaptée à la pratique.
Le concept d’InnOralis est la réponse parfaite à ce besoin d’innovation dans le domaine dentaire afin de proposer des produits demandés par la profession.

 

Quelle expérience retirez-vous de votre implication dans l’entreprise universitaire Biotika® de l’ISIFC à travers vos différents projets ?

Biotika® nous permet, en tant qu’étudiant, d’être déjà intégré au monde industriel qui nous attend à la sortie de l’école. Cette expérience nous permet de comprendre les attentes d’un industriel vis-à-vis d’une demande client, les points clés nécessaires au bon développement du produit et de commencer à se forger une logique de fonctionnement adaptée au terrain. Nos missions, en relation avec des industriels partenaires compétents, nous apportent une réelle expérience et un savoir-faire du domaine du biomédical avant même d’être actif professionnellement.

 

Quel est selon vous le défi médical que suscite le domaine de l’orthodontie ?

Le domaine de l’orthodontie est un domaine très complexe et qui joue un rôle très important dans notre vie au quotidien. La santé bucco-dentaire concerne l’alimentation, l’hygiène de vie mais aussi l’intégration sociale. L’orthodontie corrige et traite toutes les déformations, malformations dentaires qui impactent négativement sur ces différents aspects.
Malgré quelques innovations de rupture, l'innovation continue dans le domaine dentaire est peu présente au quotidien, et beaucoup de produits n'ont que peu évolué. L'innovation est actuellement une source de différenciation et de marketing alors qu'elle devrait être en premier lieu une source d'amélioration pour faciliter la pratique du praticien.

 

Quelles sont les forces et les challenges d’un exercice professionnel pour un jeune diplômé ingénieur dans une startup dirigée par des soignants ?

Le fait de travailler dans une start-up dirigée par des soignants donne une toute autre vision de l’entreprise. En effet, les idées de projets et de produits émergent directement du corps médical et les produits ainsi développés sont adaptés au terrain, à la demande et à la pratique du professionnel de santé.
Les rôles habituels sont alors inversés, ou plutôt, remis dans le bon ordre : on développe un produit adapté à la pratique, et non pas une pratique qui doit être adaptée au produit.
De plus, tous nos développements sont soumis aux étapes clés, à un avis de professionnels de santé afin de confirmer, ou d’améliorer, les spécificités du produit.
Le plus gros challenge est d’arriver à cerner tous les critères et de répondre à une demande car les projets soumis sont souvent « bridés » par la vision du professionnel de santé uniquement adaptée à son besoin personnel.

 

https://www.innoralis.fr/fr

http://biotika.univ-fcomte.fr/