28/10/2025
Du 17 au 19 octobre 2025, plus de 300 marathoniens et porteurs de défis se sont retrouvés dans les locaux du tout nouvel IFPS (Institut de Formation des Professionnels de Santé) de Besançon pour la 9e édition du Hacking Health. Soutenu cette année par TEMIS, l’événement s’affirme comme l’un des plus dynamiques de France.
Mettre l’intelligence collective (professionnels de santé, chercheurs, étudiants, patients, ingénieurs, entrepreneurs…) au service de la santé pendant 48h, c’est tout l’esprit du Hacking Health. Ce marathon d’innovation a trouvé un terreau fertile en Bourgogne Franche-Comté, là où dans certaines régions il s’est vite essoufflé. Depuis 2017, il a déjà conduit au dépôt de 8 brevets, à la création de 3 start-ups et de 8 applications. Cette année, 16 défis numériques et physiques ont été présentés.
« Pourquoi le Hacking Health fonctionne plus qu’ailleurs en France ? Parce que nous bénéficions d’un écosystème très connecté et réactif, porté par des compétences fortes dans les microtechniques, les dispositifs médicaux, le numérique et la santé. »
Lucie Rubagotti, cheffe de projet, Tube à Essais
Une application pour réinventer la maison de santé
Parmi les défis les plus prometteurs, celui porté par la future maison de santé de Palente a mobilisé près d’une vingtaine de participants autour d’un même objectif : replacer le patient au cœur du parcours de soins avec un meilleur suivi en amont et en aval de la consultation. « Ce défi est parti du constat que la communication entre établissements de santé et professionnels libéraux est souvent défaillante, entraînant pertes d’informations et de temps, et in fine, une moins bonne prise en charge des patients », expliquele Dr Florian Sibille, médecin généraliste impliqué dans le projet.
La solution imaginée ? Une application numérique permettant au patient d’envoyer ses documents médicaux directement à la maison de santé, avant la consultation. Gain de temps estimé : 2 h 30 par jour pour un praticien. « L’outil centraliserait toutes les informations sur le patient et rendrait la consultation plus efficace, humaine et préventive… Le tout synchronisable avec le dossier médical partagé. » L’application offrirait ainsi une vision complète et ultra personnalisée de la santé du patient – qui deviendrait acteur de sa santé – tout en intégrant des données environnementales en temps réel (pollution, bruit, allergènes) pour anticiper les risques. « Un patient asthmatique pourrait être alerté et pris en charge lors d’un pic de pollution », illustre le praticien. Enfin, le dispositif serait déployé sous forme de borne d’accueil multilingue, facilitant la prise de rendez-vous et l’accès aux soins pour les publics non francophones ou en fracture numérique, avec l’appui d’un assistant médical ou médiateur mobile.
Ce projet, qui a déjà suscité l’intérêt du GRADES, de Grand Besançon Métropole et de l’ISIFC, devrait connaître une première expérimentation à l’été 2026.
Le Tube à essais : de l’idée au projet pérenne
Née du Hacking Health, la SCIC Le Tube à Essais, créée en 2024, joue désormais un rôle central dans la maturation des projets issus du marathon. « Notre mission est d’accompagner les porteurs de projets sur un à deux ans, en leur apportant expertises, financements et mise en réseau », explique Lucie Rubagotti, cheffe de projet. Avec 23 membres associés (CHU, BGE, SupMicrotech, Quarks…), la structure soutient déjà 5 projets en développement.
Et la dynamique ne s’arrête pas là : un Diplôme Universitaire “Développer et accompagner l’innovation en santé”, conçu en partenariat avec l’ISIFC et l’Université Marie et Louis Pasteur, a fait sa première rentrée en septembre 2025. Preuve que le Hacking Health ne se limite plus à un événement ponctuel, mais s’est mué en moteur d’avenir pour la santé à Besançon.