La société ALCIS en pointe sur le traitement des épilepsies pharmaco-résistantes

03/06/2025

Magalie Genet, directrice générale de la société ALCIS
Magalie Genet, directrice générale de la société ALCIS, spécialisée dans la conception et fabrication de solutions complètes pour le diagnostic et le traitement de l’épilepsie pharmaco-résistante

Epilepsia, la revue officielle de l’ILAE (organisation mondiale de référence sur l’épilepsie) a publié le 19 avril dernier un article intitulé : « Altérations spécifiques à la fréquence de la connectivité cérébrale induites par la stimulation pulvinar » sous la direction de plusieurs auteurs dont le Pr Fabrice Bartolomei et le Dr Romain Carron, respectivement neurologue et chef de service d’Epileptologie et Rythmologie Cérébrale pour le premier et neurochirurgien pour le second. Ils exercent tous les deux à l’Hôpital de la Timone (AP-HM) à Marseille, reconnu comme un centre d’excellence national et international dans la prise en charge de l’épilepsie pharmaco-résistantes qui touche 1 épileptique sur 3.

L’équipe a conduit une étude sur 14 patients adultes (10 femmes, 4 hommes) d’un âge moyen de 36,7 ans ayant subi des enregistrements SEEG pour l’investigation préchirurgicale de l’épilepsie focale résistante aux médicaments et ayant eu au moins deux contacts au sein du pulvinar medialis (qui est une partie du thalamus postérieur, une zone clé du cerveau impliquée dans l’intégration sensorielle, la conscience, l’attention et les fonctions cognitives supérieures…). Quel est le lien entre cette étude et Besançon : la société ALCIS qui a fourni les électrodes de 0,8 mm de diamètre. « C’est une fierté d’accompagner cette équipe médicale de renom dans ses travaux de recherche », note Magalie Genet, directrice générale depuis 2020 après avoir été à la direction des opérations depuis 2011.

L’entreprise basée sur le pôle TEMIS Santé à quelques centaines de mètres du CHU de Besançon est devenue un acteur majeur dans la conception et fabrication de solutions complètes pour le diagnostic et le traitement de l’épilepsie pharmaco-résistante avec ses électrodes intracérébrales en profondeur. « Pour réaliser nos électrodes, nous faisons appel à de la sous-traitance régionale. Cette dimension locale est aujourd’hui présente dans notre charte RSE. Nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur un écosystème d’usineurs, de décolleteurs, de plasturgistes qui ont un savoir-faire énorme dans les pièces de petite dimension. Une fois les composants livrés, nous les assemblons dans nos salles propres. »

La société bisontine a reçu en janvier 2025 sa certification MDR pour ses électrodes intracérébrales, dispositifs médicaux de classe III. « C’est une grosse étape dans la vie de l’entreprise. C’est un investissement de plusieurs centaines de milliers d’euros. L’Europe est dorénavant l’un des continents le plus strict au monde en matière de réglementation. Il est plus facile aujourd’hui d’accéder à certains marchés comme l’Asie dans lesquels nous sommes distribués en partie depuis plusieurs années », ajoute la directrice générale.

Alcis emploie 30 personnes, 40% des salariés sont en production et 60% dans les bureaux d’études, affaires réglementaires/qualité et services support. « La présence des écoles d’ingénieurs Supmicrotech et l’ISFIC est importante. La facilité des recrutements permet à notre entreprise d’être opérationnelle rapidement », poursuit la dirigeante.

La société poursuit ses travaux de recherche sur l’optimisation et la qualité des signaux pour enrichir les informations collectées sur l’activité cérébrale dans le cadre de la mise en place des cerveaux virtuels, représentation numérique personnalisée du cerveau d’un patient qui intègre ses données anatomiques, fonctionnelles et électrophysiologiques. « C’est une avancée médicale prometteuse dans la prise en charge de l’épilepsie pharmaco-résistante. Il s’agit d’un outil d’aide à la décision qui permet aux neurologues et neurochirurgiens de tester virtuellement des scénarios thérapeutiques avant de les appliquer dans le cerveau réel du patient », conclut Magalie Genet.